Définition
Selon l’OMS, les déterminants sociaux de la santé (DSS) sont :
« les circonstances dans lesquelles les individus naissent, grandissent, vivent, travaillent et vieillissent ainsi que les systèmes mis en place pour faire face à la maladie ».
Ces circonstances, qui reflètent des choix politiques, dépendent de la répartition du pouvoir, de l’argent et des ressources à tous les niveaux, mondial, national et local.
- Constat international
- La carte des DSS
- Stratégies d’actions
- Exemples d’application
- Enjeux
Dans tous les pays du monde, les gens les moins fortunés ont une espérance de vie plus courte et sont en moins bonne santé que les mieux nantis. Cette tendance se répète à l’échelle des provinces, des régions, des villes et des quartiers. Ces écarts de santé émanent en grande majorité́ de causes sociales, c’est-à-dire qu’ils résultent des déterminants sociaux de la santé.
Ces inégalités sociales de santé (ISS ou gradient social de santé) sont toutefois évitables et remédiables. En effet, elles découlent de déterminants sociaux, c’est-à-dire de facteurs socialement produits sur lesquels il est possible d’agir.
La carte de la santé et de ses déterminants comprend quatre champs déployés en cercles concentriques autour de l’élément central, auquel ils contribuent : l’état de santé de la population.
Ces quatre champs sont :
- Les caractéristiques individuelles
- Les milieux de vie
- Les systèmes
- Le contexte global
La charte d’Ottawa (1986) définit cinq stratégies pour agir efficacement sur les déterminants de la santé et améliorer le niveau de santé des populations :
- l’élaboration de politiques publiques favorables à la santé
- la création d’environnements favorables
- l’acquisition d’aptitudes individuelles
- la réorientation des services de santé
- le renforcement de l’action communautaire
S’agissant de ce dernier aspect, la promotion de la santé implique la participation effective et concrète de la communauté́ à la fixation des priorités, à la prise des décisions, à l’élaboration et à la mise en œuvre des stratégies de planification en vue d’atteindre une meilleure santé.
Au cœur même de ce processus, il y a la reconnaissance de la capacité́ des communautés à prendre en main leur destinée et à assumer leurs responsabilités.
- La carte des DSS permet de situer l’IP dans les « milieux de vie » des personnes concernées, tout en comprenant l’importance des autres dimensions (contexte, systèmes, caractéristiques individuelles).
- Elle permet d’identifier des acteurs et de clarifier leur rôle en matière d’IP.
- La notion d’ISS légitime la mise en œuvre de prévention sélective à l’attention de groupes vulnérables.
- Distinguer les offres de santé communautaire et offres spécialisées.
- Il est démontré qu’être en bonne santé ne relève pas uniquement des habitudes de vie (consommations, conduites à risque, activités physiques …) : même si toute la population adoptait de saines habitudes de vie, l’espérance de vie globale augmenterait, mais les différences relatives à l’état de santé persisteraient entre les classes sociales.
- Malgré les efforts consentis dans le développement et la qualité des soins de santé primaires et la prévention, le secteur de la santé ne peut donc, à lui seul, assurer le cadre préalable et futur le plus propice à la santé.
- La réduction des inégalités sociales en santé dépend avant tout de la lutte contre les disparités sociales et des mesures en faveur de plus d’équité, ce qui tient largement à des politiques de changement social et à des choix de société. D’aucuns auraient tendance à considérer que seule la promotion de la santé est responsable de cette dimension, c’est une erreur.
Définition
Selon l’OMS, l’équité en santé désigne la suppression des différences évitables et injustes entre les personnes et qui affectent leur capacité à accéder aux services de santé. Cette notion est étroitement liée aux actions dans le champ des déterminants sociaux de la santé.
Aujourd’hui, c’est une norme majeure pour l’ensemble des professionnel·le·s œuvrant dans le domaine de la santé et du social. En effet, les inégalités sociales représentent l’une des principales causes des inégalités en santé. Par exemple, les personnes ayant un bas niveau de formation sont plus nombreuses à être fumeuses.
- Justice et proportionnalité
- Enjeux
La notion d’équité en santé concerne le principe de justice sociale et de proportionnalité. Autrement dit, toutes les ressources permettant de promouvoir la santé des personnes doivent être distribuées de manière équitable et ajustées aux besoins de chacun et chacune. Cela implique parfois des approches spécifiques selon certains types de situations de vulnérabilité.
Enjeux
L’un des enjeux de la prévention est de lutter contre une logique de cercle vicieux. Ainsi, la plus grande exposition des groupes à risque et à la maladie correspond à une source de précarisation du statut social.
Et cette dernière empêche de disposer des conditions adéquates pour la bonne gestion de leur santé. Pour agir face à ce phénomène, les programmes de prévention doivent donc faire participer et inclure les individus et les communautés à la démarche.
Dans cet objectif, l’action communautaire valorise les ressources et renforce l’empowerment des individus sur leur propre santé.
Définition
Une personne est considérée en situation de vulnérabilité lorsque certains facteurs de risques ne peuvent être contrebalancés par des facteurs de protection.
Cela augmente ainsi pour la personne une probabilité de connaître des difficultés par la suite. C’est une dynamique qui progresse selon les expériences et les aides reçues.
Ainsi, chaque individu évolue dans un contexte social particulier qui peut influencer son bien-être et son intégration dans la société.
Pluralité de dimensions
Lorsqu’on aborde une situation de vulnérabilité, il est primordiale de prendre en compte une pluralité de dimensions:
- environnement familial
- appartenance sociale et communautaire
- histoire personnelle (traumatisme, migration, etc.)
- situation psychique, affectivité et estime de soi
- situation socio-économique
- pratiques à risques (sexualité, consommation, violence, etc.)
- projets de vie, etc.
- Facteurs de protection
- Facteurs de risque
- Importance d’un environnement favorable
Des facteurs de protection sont des caractéristiques individuelles, mais aussi provenant de l’environnement social et de la société. Ils jouent un rôle positif pour la santé et le bien-être des individus. Par exemple, il peut s’agir de compétences sociales et de possibilité de contribuer au fonctionnement de la société.
Des facteurs de risque sont des caractéristiques individuelles ou d’un environnement donné. Ils peuvent péjorer la situation d’une personne si elle ne trouve pas de ressources adéquates pour répondre à des problématiques. Ils peuvent être des troubles anxieux, des traumatismes et des pratiques à risque (sexualité, consommation, violence, etc.) ou encore en lien, par exemple, avec une situation socio-économique défavorable.
Un environnement favorable peut contribuer à réduire des facteurs de risques individuels. Par exemple, c’est le cas d’une personne avec un trouble mental qui peut être traité par un service médical spécialisé, mais aussi qui peut être soutenu par une structure associative.
Définition
Les conditions cadres structurelles correspondent aux conditions relativement durables pouvant avoir une influence sur la situation et la santé d’une personne. Elles se manifestent notamment à travers des structures organisationnelles, telles que l’entreprise, l’école, mais aussi des situations régionales, comme une commune ou un quartier.
- Divers domaines concernés
De manière plus large, les conditions cadres structurelles s’inscrivent dans des structures de la société qui sont politiques, économiques, culturelles et organisationnelles.
Elles peuvent aussi concerner l’environnement naturel ou matériel, c’est-à-dire des facteurs géographiques, climatiques et infrastructurels.