Empowerment (capacité d’agir)
Selon ses racines anglo-saxonnes, l’empowerment renvoie à la fois au pouvoir et au processus d’apprentissage permettant d’y accéder. C’est pourquoi, l’expression « pouvoir de dire et d’agir » ou « capacité d’agir » lui sont fréquemment associée.
La notion d’empowerment traduit le processus dynamique par lequel des populations « marginalisées » (se trouvant dans des situations problématiques) vont accéder à la maîtrise de leur propre destinée, un processus par lequel les populations exerceront un plus grand contrôle sur leur environnement social, leur santé ou encore leur sécurité[1]. Elle s’articule autour de trois dimensions[2] :
- La première est la dimension individuelle qui désigne le processus par lequel un individu peut développer sa capacité d’agir.
- La deuxième est la dimension collective ou interpersonnelle, qui permet d’agir collectivement.
- La troisième est la dimension politique et sociale, qui pose la question de la transformation sociale.
Ninacs[3] définit trois types d’empowerment :
- l’empowerment individuel, qui correspond au processus d’appropriation d’un pouvoir par une personne ou un groupe ;
- l’empowerment organisationnel, qui représente à la fois le processus d’appropriation d’un pouvoir par une organisation et la communauté à l’intérieur de laquelle une personne ou une autre organisation devient « empowered » ;
- l’empowerment communautaire, c’est-à-dire la prise en charge du milieu par et/pour l’ensemble du milieu.
Exemples d’application en matière d’IP
- L’empowerment des personnes concernées est au centre de l’IP
- L’empowerment ne concerne pas uniquement la prise en charge spécialisée (renforcement de la capacité de l’individu) mais doit renvoyer à sa dimension organisationnelle
- L’idée est de viser le développement des compétences de chaque acteur des étages de la pyramide afin qu’ils puissent être outillés pour agir à leur niveau.
- Le concept d’empowerment est intimement lié à celui de salutogenèse (ressources individuelles et collectives)
Enjeux
- La notion d’empowerment est devenu populaire au milieu des années 90, en plein démantèlement de l’État providence. De ce fait, ce concept souffre d’un lourd passif qui l’assimile au néo-libéralisme le plus agressive et fait porter à l’individu l’entière responsabilité de sa situation.
- Il est donc important de ne pas s’en tenir uniquement à la dimension individuelle de l’empowerment mais de prendre en compte (réhabiliter) sa dimension collective et/ou organisationnelle.
- A titre d’exemple, on comprend que l’augmentation des « compétences en santé » (littératie en santé) d’un individu va dépendre de l’existence d’information accessibles (par ex. plurilingue), de tests d’auto-évaluation, de matériel de réduction des risques, etc. c’est-à-dire autant de ressources dont la production et la mise à disposition relève de la responsabilité de la société et non pas de la seule responsabilité individuelle.
Sources:
[1] Bantuelle, Morel, and Dario.
[2] Guillaume Malochet, ‘Les Actions Collectives et Les Approches Communautaires’, in Les Politiques de Cohésion Sociale: Acteurs et Instruments, Rapports et Documents (France: La Documentation française, 2013), pp. 107–20 <http://www.ladocumentationfrancaise.fr/var/storage/rapports-publics/134000119.pdf>.
[3] William A. Ninacs, Empowerment : Cadre Conceptuel et Outil d’évaluation de l’intervention Sociale et Communautaire (Victoriaville (Québec): La Clé – coopérative de consultation en développement, 6 November 2003), p. 28 <http://envision.ca/pdf/w2w/Papers/NinacsPaper.pdf>.