Selon l’OMS[1], les déterminants sociaux de la santé sont « les circonstances dans lesquelles les individus naissent, grandissent, vivent, travaillent et vieillissent ainsi que les systèmes mis en place pour faire face à la maladie ». Ces circonstances qui reflètent des choix politiques, dépendent de la répartition du pouvoir, de l’argent et des ressources à tous les niveaux, mondial, national et local.
Dans tous les pays du monde, les gens les moins fortunés ont une espérance de vie plus courte et sont en moins bonne santé que les mieux nantis. Cette tendance se répète à l’échelle des provinces, des régions, des villes et des quartiers. Ces écarts de santé émanent en grande majorité́ de causes sociales, c’est-à-dire qu’ils résultent des déterminants sociaux de la santé. Ces inégalités sociales de santé (ISS ou gradient social de santé) sont toutefois évitables et remédiables. En effet, Elles découlent de déterminants sociaux, c’est-à-dire de facteurs socialement produits sur lesquels il est possible d’agir[2].
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La carte de la santé et de ses déterminants[3] comprend quatre champs déployés en cercles concentriques autour de l’élément central, auquel ils contribuent : l’état de santé de la population.
Ces quatre champs sont : • les caractéristiques individuelles; • les milieux de vie; • les systèmes; • le contexte global.
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La charte d’Ottawa définit cinq stratégies pour agir efficacement sur les déterminants de la santé et améliorer le niveau de santé des populations : L’élaboration de politiques publiques favorables à la santé ; La création d’environnements favorables ; L’acquisition d’aptitudes individuelles ; La réorientation des services de santé ; Le renforcement de l’action communautaire.
S’agissant de ce dernier aspect, on notera que la promotion de la santé implique la participation effective et concrète de la communauté́ à la fixation des priorités, à la prise des décisions, à l’élaboration et à la mise en œuvre des stratégies de planification en vue d’atteindre une meilleure santé. Au cœur même de ce processus, il y a la reconnaissance de la capacité́ des communautés à prendre en main leur destinée et à assumer leurs responsabilités[4].
Exemples d’application en matière d’IP
- La carte des DSS permet de situer l’IP dans les « milieux de vie » des personnes concernées, tout en comprenant l’importance des autres dimensions (contexte, systèmes, caractéristiques individuelles)
- Elle permet d’identifier des acteurs et de clarifier leur rôle en matière d’IP.
- La notion d’ISS légitime la mise en œuvre de prévention sélective à l’attention de groupes vulnérables
- Distinguer les offres de santé communautaire[5] et offres spécialisées
Enjeux
- Il est démontré qu’être en bonne santé ne relève pas uniquement des habitudes de vie (consommations, conduites à risque, activités physiques …) : même si toute la population adoptait de saines habitudes de vie, l’espérance de vie globale augmenterait, mais les différences relatives à l’état de santé persisteraient entre les classes sociales[6].
- Malgré les efforts consentis dans le développement et la qualité des soins de santé primaires et la prévention, le secteur de la santé ne peut donc, à lui seul, assurer le cadre préalable et futur le plus propice à la santé[7].
- La réduction des inégalités sociales en santé dépend avant tout de la lutte contre les disparités sociales et des mesures en faveur de plus d’équité, ce qui tient largement à des politiques de changement social et à des choix de société. D’aucuns auraient tendance à considérer que seule la promotion de la santé est responsable de cette dimension, c’est une erreur[8].
Source:
[1] OMS, ‘Déterminants Sociaux de La Santé’ <https://www.who.int/social_determinants/fr/> [accessed 2 December 2019].
[2] CSSS de Bordeaux-Cartierville- Laurent-CAU and others, La santé dans tous ses états: les déterminants sociaux de la santé : trousse pédagogique (Montréal: CSSS de Bordeaux-Cartierville– Laurent-CAU, 2014), p. 45 (p. 10) <https://www.csssbcstl.qc.ca/votre-ciusss/documentation/publications-et-videos/la-sante-dans-tous-ses-etats-les-determinants-sociaux-de-la-sante/>.
[3] MSSS and others, La santé et ses déterminants: mieux comprendre pour mieux agir (Québec: Ministère de la santé et des services sociaux, Direction des communications, 2012), p. 7 <https://publications.msss.gouv.qc.ca/msss/fichiers/2011/11-202-06.pdf>.
[4] SACOPAR and others, Action Communautaire En Santé : Un Outil Pour La Pratique (Belgique: Sacopar, CLPS de Charleroi-Thuin et Fédération des maisons médicales, December 2013), p. 6 <https://www.maisonmedicale.org/docrestreint.api/4856/2db1fbd5415deb06f15adb01b7856acf13004b66/pdf/action_sante_com_outil_pour_pratique.pdf>.
[5] Martine Bantuelle, Jacques Morel, and Yves Dario, La participation communautaire en matière de santé (coll. SCPS no 4), Santé communautaire et promotion de la santé (Bruxelles: ASBL Santé, Communauté, Participation, 1998), p. 50 <https://www.sacopar.be/wp-content/uploads/2018/02/santecom4.pdf>.
[6] SACOPAR and others.
[7] SACOPAR and others, p. 6.
[8] Jacques Morel, ‘L’approche Communautaire de La Santé: Une Des Stratégies d’intervention Sur Les Déterminants Socio-Économiques’, Santé Conjuguée, 40, 2007, 75–77. <https://www.maisonmedicale.org/docrestreint.api/1131/a4feda76f4f8d346f44fc3f121da80a313bec749/pdf/SC40_C_morel.pdf>
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